Chacun fait ses propres expériences. Chacun prend ses propres décisions. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, personne ne nous autorise à juger, à plaisanter. Nous ne sommes pas ici pour critiquer, ce n’est pas notre rôle.
Tu prétendais seulement donner ton avis. Tu prétendais seulement agir pour mon bien, pour le bien de tous d’ailleurs. Quelle noble attention! Je devrais donc te remercier pour tout ce que tu as fais pour moi! Pour tout ce qui s’est passé ces derniers mois! Après tout, tu n’as « donné » ton opinion seulement parce que tu m’aimais bien au fond, hein?!
« Kheira est folle! Disais-tu. » C’est le bruit qui a courut au lycée, c’est le bruit qui s’est répandu en ville. Une rumeur parmi tant d’autre qui courait à mon sujet Une rumeur qui t’a rendue plus populaire que jamais! Pour ta gouverne, Sarah, je ne suis pas folle, juste malade! Mais, il est vrai que de nos jours, il est difficile de dissocier folie et maladie. Je ne peux pas t’en vouloir, après tout, moi-même dans les premiers temps j’avais du mal à faire la différence! »
Me donner en spectacle ne me gênait plus désormais. J’avais appris à être le centre de tous les intérêts pendant plus d’année. Personne n’avait été gêné jusque là de me regarder, de me montrer du doigt. Alors qu’ils me regardent et qu’ils écoutent bien! La garce qu’ils pensaient que j’étais, la junkie qu’ils avaient cru mater toutes ces semaines allait leur montrer, leur démontrer plutôt que la personne à blâmer, ce n’était pas moi!
« Tu mourrais d’envie de connaître la vérité sur cette chère, cette grande Kheira! Tu mourrais d’envie de voir ce qu’il y avait sous mes manches longues et mes cols roulés, tu mourrais d’envie de savoir pourquoi j’étais tant habillée même en plein été… »
Aurais-je dû m’inquiéter d’apercevoir autant de regards braqués sur moi? J’étais un spectacle! Ils avaient espérés que je craque, que je pète un câble. Ils avaient espérés toute une année que je me dévoile ainsi, que je me mette à nue. Ils allaient être servis!
« Regarde, Sarah! Regardez tous! »
Il parait que tous les mecs de mon lycée avait eu le droit de goûter à mon corps. Il parait que tous les mecs du lycée avaient eu l’occasion de se taper la pétasse de terminal littéraire. Je crois qu’ils n’avaient pas réaliser que prétendre ce genre de choses impliquerait forcément de connaître mon corps sur le bout des doigts.
« Je ne suis pas folle! Juste malade! »
Je n’ai jamais aimé me faire du mal, je n’ai jamais aimé avoir mal. Mais c’est pourtant ce que je faisais, plus ou moins volontairement. Pourquoi? Parce que j’étais malade! Parce que je suis malade! La dépression… C’est ça que Sarah a qualifié de folie! Je ne pense pas avoir perdu l’esprit, juste l’envie de vivre!
Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire en voyant le mouvement de recule que cette jolie petite assemblée a eu au même moment! C’est dure de voir la vérité en face, c’est dure de voir à quel point on a pu être stupide de rire du malheur des uns, de profiter du désespoir de certains! Dur de voir que quelque un puisse faire preuve d’autant cruauté envers sa propre personne. Mes bras étaient mutilés, mon cou était griffé…
« Voilà pourquoi les cols roulés! Voilà pourquoi les manches longues! Voilà pourquoi les vêtements sombres! »
J’aurais pu retirer mon pantalon, j’aurais été capable de leur montrer jusqu’où leurs rumeurs m’avaient menés, jusqu’où leurs plaisanteries à mon sujets m’avait affecté. Non, ils n’étaient pas les seuls fautifs! Cela aurait été trop facile et cruel de leur faire porter le chapeau! Je suis comme ça, à la moindre difficulté, je me fais mal. Aux moindres imprévus, je me fais mal.
J’aurais pu en dire d’avantage, sur moi, sur ce que j’étais, sur les conneries que ces gens avaient débités à mon sujet. J’aurais pu les enfoncer autant qu’ils l’avaient fais avec moi. Je m’en sentais le courage. Mais il y a eu cet idiot! Ce type qui leur a demandé de circulé, qui m’a arrêté au moment même où je m’apprêtais à dégrafé mon jeans. Il a murmuré un « calme-toi » qui m’a fait rire aux éclats. Me calmer alors que ces gens qui m’observaient en demandaient d’avantage! Ils voulaient en savoir plus! Ils voulaient en voir plus! Je me devais d’alimenter leur discussion, non? Me calmer…
En bon héro, il m’a tendu mon pull! En bon héro, il m’a entraîné plus loin! Loin des regards indiscrets, loin des langues acérées de mes chers camarades! Il n’a cessé de me répéter « calme-toi, Kheira, calme-toi. » Il est comme ça mon héro! Il sait comment me parler, il sait comment m’apaiser! Il me connaît sur le bout des doigts! Mon héro… Sofien.
à suivre!^^
Ven 15 Fév - 13:03
